Édition du vendredi 27 juillet 2007
Tous les systèmes de vidéo-surveillance seront mis en réseaux, annonce Michèle Alliot-Marie
Michèle Alliot-Marie annonce une meilleure exploitation des images filmées par les caméras des réseaux publics. L'objectif est de se doter de moyens plus efficaces pour lutter contre le terrorisme.
Vingt-quatre heures après avoir été chargé officiellement par Nicolas Sarkozy d'une mission sur la vidéo-surveillance, Philippe Melchior retrouvait ce 26 juillet, place Beauveau, la ministre de lIntérieur pour une réunion préparatoire sur le sujet. L'inspecteur général de l'administration doit soumettre en effet une série de propositions pour la rentrée.
La ministre a annoncé que le gouvernement souhaitait «tripler» les capacités des caméras de surveillance actuellement disponibles en France. Aujourd'hui, les différents réseaux ne sont pas interconnectés. Il serait donc question de mettre les images en réseau dans le seul but, précise la ministre, «de protéger les Français contre le risque terroriste ou contre un certain nombre de risques de violence».
Il y a un peu plus de deux semaines, après les tentatives d'attentats à Londres, le chef de l'Etat annonçait sa volonté de mettre en place «un vaste plan d'installation de caméras dans nos transports en commun». D'après Michèle Alliot-Marie, ce seront effectivement les systèmes de la RATP et de la SNCF qui seront utilisés, mais aussi ceux des collectivités, des lieux de culte, des autorités, et de quelques entreprises privées comme les grands magasins.
Cette utilisation plus centralisée des images de vidéo-surveillance sera menée «de façon prioritaire». Elle sera mise en place dans le cadre de la future loi d'orientation et de programmation de sécurité intérieure qui devrait être examinée à l'automne prochain par le Parlement.
Sur les modalités d'exploitation, rien ne devrait vraiment changer à en croire la ministre. Les effectifs déjà en place seront suffisants. Quant aux images, elles seront toujours conservées «entre 48 heures et une semaine selon les lieux».
L'initiative du gouvernement intervient dans un contexte délicat, notamment parce que la Cnil se montre très réservée sur la question (voir ci-dessous nos infos du 9 juillet 2007). Pour son président, Alex Türk, contacté par News.fr, «ce projet ne change rien sur la forme». Il convient d'en définir la finalité, les moyens et le respect des droits individuels, et de prévoir une nécessaire période d'évaluation.
Sur le fond, il estime que l'on ne peut plus «faire l'économie d'une réflexion sur le sujet». Alex Türk souligne le caractère obsolète d'une loi sur le sujet votée en 1995, à un moment où les enregistrements se faisaient encore sur bande magnétique. «Il faut clarifier les choses et accorder à la Cnil un droit de regard indépendant», précise-t-il. Une rencontre est prévue avec Michèle Alliot-Marie dans les prochaines semaines. Il espère bien à cette occasion être entendu sur la question.<scri
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